Petr Borkovec, né le 17 avril 1970, est poète, traduc- teur et journaliste tchèque. Ses poèmes ont été traduits dans presque toutes les langues européennes, comme ceux de « Poèmes d’amour » (recueil de 2012). Borkovec est égale- ment traducteur : principalement de la poésie russe du 20ème siècle, travail pour lequel il a été récom- pensé notamment en 2004 avec le prix Josef Jung- mann pour sa traduction d’une partie de « Lourde Lyre » de Vladislav Khodasevich.
Katia Hala, née le 15 mai 1977, est traductrice, conférencière et metteure en scène franco-tchèque. D’abord enseignante-chercheuse à la Sorbonne (domaine tchèque et centre-européen), elle y a soutenu une thèse recomposée par le 1er prix Václav Černý. Sa monographie collective Femmes – Théâtre – Histoire a apporté un nouveau regard sur la question art/genre. Elle a traduit une vingtaine d’auteurs essentiellement des dramaturges dont Václav Havel et Petr Zelenka.
Indique-moi le jour, indique-moi l’heure et le lieu.
Choisis le minerai du crépuscule, le sens du vent, l’inclinaison des cimes
Ou bien choisis l’aube, la roue solaire, son élévation :
Dicte-moi l’habit, indique quels souliers car j’hésite.
Ne laisse qu’une seule possibilité. Qu’elle soit présente en tout.
Que je reconnaisse en chaque heure l’heure.
En chaque heure l’heure, le jour en le jour, le lieu en le lieu.
Je veux le jour, je veux l’heure, je veux le lieu. Je serai là.
Se lever, marcher à tâtons, se baisser, questionner.
Vaticiner en l’air une énigme, être jeté à terre
aux tarses d’autres mystères. Revenir. Faire le tour de la table,
se frotter le visage, se coucher, se lever.
Maintenant. Le bon moment. Persévérer, claquer des doigts –
claquement… pieds gelés : – Quel froid. Tu n’as pas
froid ? –… un cri ensuite… une apparition… au mur un parement
éructant… derrière la fenêtre, une terreur blanche…