En mode avion. C’est la touche qu’a choisie Myriam OH sur son portable pour s’extraire de l’incessant défilé des images creuses. « Se ghoster » dit-elle. Quitter le jeu pour regarder ce qu’il reste en nous après extinction du virtuel. « Quand j’appelle mon enfant intérieur, je tombe direct sur le répondeur ». Malgré ce constat inquiétant, elle nous invite à ne pas nous sauver, à tenir debout, même dans un monde qui s’écroule. C’est une poésie de douceur et de rage, d’étreintes et de combats, un besoin de corps libéré de toute définition préalable et surtout pas défini par d’autres que soi. En comprenant aussi que nous sommes tous notre propre pervers narcissique. C’est une quête qui trébuche, hésite, balbutie… mais qui porte toujours cette volonté d’être au monde : « je ne sais pas précisément où je suis, mais je suis là ».
Des fois on dirait que la vie est un crédit sur XX ans
Que les passants portent une ardoise en bandoulière
Que les miracles ont des petites lignes invisibles à l’œil nu
Que le moindre coin de rue réclame une rançon
Pour se payer le luxe de s’en sortir
Des fois on dirait qu’a chaque fin
Quelqu’un va déposer la note sur le comptoir
Que ressentir quelque chose est un accident sauvage
Que la franchise c’est ce qui reste à ta charge
Ça ne s’invente pas.