Anita Conti (17 mai 1899, Ermont en Seine-et-Oise – 25 décembre 1997, Douarnenez), est l’autrice bien connue de nombreux récits de voyage. Le musée de Fécamp a consacré une exposition à l’incroyable parcours de cette femme, née Caracotchian, dont le grand public connait surtout l’existence tournée vers la mer.
Il aura fallu du temps et beaucoup d’énergie pour réunir ces poèmes, autre œuvre de sa vie, disséminés sur des bouts de papiers, souvent incomplets, éparpillés dans différentes archives. On connaissait Anita Conti océanographe, on la découvre poète, dans une écriture à la fois puissante et mordante, extrêmement en avance sur son temps, qui ne peut que bousculer nos certitudes et réveiller notre goût pour l’aventure.
« Belle je suis ;
mes vertèbres sont restées droites.
Je mourrai comme un carnassier,
Les dents plantées dans votre chair
en marche pour l’éternité.
Qui donc oserait me tuer
lorsque je ris
et lorsque je pleure de rire,
Lorsque je vois tomber, demi crevés
tous ceux
Qui n’osent pas avancer ? »